Noël : Première partie
Symboles et traditions vivantes de la fête de Noël
De Saint-Nicolas au Père Noël : c’est vraisemblablement la figure emblématique de Saint Nicolas, un Saint très populaire en Asie Mineure, en Grèce et au sein de l’Église latine, qui fut reprise pour incarner le légendaire Père Noel. Très populaire en Belgique, Allemagne et Autriche, ainsi que dans les régions d’Alsace-Lorraine où il est traditionnellement fêté le 6 décembre, Saint-Nicolas, avec son long manteau rouge et sa mitre, voyageait sur le dos d’un âne. Il apportait aux enfants sages des friandises et était accompagné de son acolyte le Père Fouettard, tout vêtu de noir, qui punissant les mauvais garnements par des coups de fouet.
Saint-Nicolas aurait été importé aux États-Unis par les immigrés allemands ou hollandais au XVIIème siècle, où il fut rapidement transformé en Père Noel, vêtu d’un costume rouge et blanc embarqué dans son traineau conduit par huit rennes. En 1821, le pasteur américain Clément Clarke Moore écrivit un conte de noël pour ses enfants dans lequel le personnage du Père Noel prenait toute son importance. Décrit comme un bonhomme jovial et dodu, la figure du Père Noel, largement reprise par la presse américaine, fut bientôt très populaire. En 1931, la société Coca Cola en fit même son effigie sur une affiche publicitaire, lui donnant une forme humaine, pour vanter les mérites de sa boisson à bulles. Cette image fit le tour du monde.
D’autres interprétations assimilent le Père Noel, notamment en raison de ses vêtements, à Julenisse, un lutin scandinave qui aidait aux travaux de la ferme.

La période de l’avent correspond aux 4 dimanches liturgiques précédant Noël. Ce terme fut employé par les chrétiens pour désigner l’arrivée du Christ parmi les hommes. La période de l’avent désigne également un temps de préparation religieuse à cette venue. Son symbole principal est la lumière, qui chasse l’obscurité et représente l’espoir et la fécondité. Toute la maison se pare de décorations et de bougies pour réchauffer l’atmosphère et faire contraste à la grisaille et à l’obscurité croissante jusqu’au solstice d’hiver.
Pour se faire, les familles allument traditionnellement chaque dimanche de l’avent une bougie qui se trouve posée sur une couronne de l’avent. Cette couronne, qui symbolise pour les chrétiens le Christ Roi, peut être confectionnée avec des branchages, des épines de sapins, du houx et des décors naturels, voire des écorces d’orange. La couleur rouge, très présente, symbolise le feu et la lumière. La Saint André, fixe à quelques jours près, l’entrée dans l’avent.
Le calendrier de l’avent découle de cette période. Il comporte 24 fenêtres. Chacune d’entre elles doit être ouverte chaque jour, du 1er décembre jusqu’à la veille de Noël. On y trouve à l’intérieur des phrases liturgiques, des images ou des confiseries.
La crèche est une reproduction en miniature de la Nativité telle qu’elle figure dans le Nouveau Testament. Elle représente l’étable au sein de laquelle est né Jésus, entouré de Joseph et Marie, des animaux : le bœuf et l’âne, des villageois et des Rois Mages arrivés le temps de l’Épiphanie. C’est essentiellement au XVIème siècle qu’elles firent leur apparition dans les églises avant d’entrer dans les maisons. Très répandus dans les régions alpines, les santons de Provence prirent leur essor au XVIIIème siècle et permirent leur développement en France. Les personnages étaient alors façonnés en mie de pain, puis séchés et peints à l’huile et au vernis ou se présentaient sous la forme de figurines de verre, de cire ou de bois sculpté. Les crèches s’inspirèrent de plus en plus des scènes de la vie locale. Les plus populaires en France au XIXème étaient les crèches provençales, qui demeurent aujourd’hui encore une tradition bien vivace. Les crèches sont aujourd’hui présentes dans le monde entier. Il est d’usage de l’installer le premier dimanche de l’avent et de l’y laisser jusqu’au 2 février, jour de présentation de Jésus au Temple.
La messe de minuit : on célébrait jadis 3 messes dans la nuit de Noël. La première rendait hommage à la génération éternelle de Jésus, la seconde soulignait son incarnation et la troisième insistait sur sa naissance dans le cœur des hommes. Cette première messe était généralement célébrée par le pape à Rome. Solennelle et grandiose, la messe de minuit était traditionnellement célébrée à minuit. Elle a aujourd’hui plutôt lieu en début de soirée. Elle atteint son apogée avec la procession de l’enfant Jésus. Les enfants y prennent une large part et il est fréquent qu’une crèche vivante soit installée en son sein. En Provence et en Italie, la messe de minuit commence généralement par une procession de bergers jusqu’à l’autel accompagnant un agneau porté dans une charrette décorée et illuminée conduite par un berger. Cette cérémonie du pastrage rappelle le geste des bergers de la crèche.
Le sapin de Noël : les Celtes avaient déjà pour coutume d’associer l’épicéa à l’arbre de l’enfantement et à la renaissance du soleil, célébrée le 25 décembre. Les habitudes des rites païens se calquaient également sur la décoration d’un arbre avec des fruits, des fleurs et du blé. Plus tard, au XIème siècle, les fidèles présentèrent des scènes appelées Mystères, dont le sapin symbolisait l’arbre du paradis. À partir du XVIème siècle, le sapin fait plus largement son apparition dans certaines régions, dont l’Alsace. On décorait les maisons avec des branches de sapin généralement 3 jours avant Noël. Ce n’est qu’au XIXème siècle que cet arbre fut introduit dans les demeures et prit l’importance qu’on connaît aujourd’hui. On y plaçait à son sommet une étoile, symbole de l’étoile de Bethléem qui guida les rois mages vers l’enfant Jésus. La tradition du sapin de Noël se généralisa à toute la France après 1870. On le décorait avec des pommes. Mais en 1858, l’hiver fut si rigoureux qu’il n’y eut plus de fruits. Un artisan verrier eut alors l’idée de créer des boules représentant des pommes qui donnèrent par la suite naissance aux boules de Noël.
La bûche de Noël : elle tire son origine des légendes païennes qui célébraient le solstice d’hiver. Les premiers chrétiens célébraient quant à eux la fête du feu. La bûche réunissait autour de la cheminée tous les habitants d’un même logis et d’une même famille. La bénédiction de la bûche se faisait, essentiellement dans les pays du nord, en lien avec cette fête. La combustion de la bûche était gage d’une bonne année à venir et c’est donc naturellement que ce morceau de bois sec fut mis à l’honneur le 25 décembre, au cœur de l’hiver, du froid et de l’obscurité. Religieux, paysans et pauvres gens recevaient également une grosse bûche pour la veillée de Noël. Celle-ci devait durer, selon la tradition, pour les 3 jours de fête. La grosse bûche de Noël fut ensuite remplacée par une plus petite, puis par des âtres avec des poêles en fonte. Elle a aujourd’hui laissé la place à une pâtisserie traditionnelle : gâteau roulé glacé de crème qu’on décore généralement de feuilles de houx et qu’on déguste pour le réveillon ou le jour de Noël.
Les marchés de Noël : les premières traces de marchés de Noël remontent au XIVème siècle. C’est en Allemagne et en Alsace, sous l’appellation « Marchés de Saint-Nicolas », qu’ils firent leur apparition. C’est essentiellement au XXème siècle, après 1900 que cette tradition s’est ouverte à la plupart des grandes villes, qui ont toutes aujourd’hui leur marché de noël. Ce dernier prend souvent la forme d’échoppes de bois qui proposent à la vente des articles de décoration, des cadeaux artisanaux ou des produits gastronomiques. En Italie et dans le sud de la France, ils prennent généralement l’appellation de marchés ou foires aux santons.