La fête des Grands-Pères est célébrée le premier dimanche du mois d’octobre. N’étant pas encore officialisée, elle n’apparaît pas toujours sur les calendriers.
La fête des Grands-Pères est la plus récente des festivités familiales. Nous avions déjà la fête des Mères créée en 1929, la fête des Pères créée en 1952 et la fête des grand-mères qui date de 1987. Il était temps de réparer l’injustice faite à nos anciens, en leur dédiant à leur tour un jour de l’année. Ce fut chose faite en 2008.
Franck Izquierdo, un homme inventif, médaille de bronze du concours Lépine de 1991, inventeur du jeu izukirudo, spécialiste des rois de France et des grilles de jeux, hérita de son grand-père paternel une petite somme d’argent. Il choisit alors de batailler pour instaurer cette fête qui manquait tant à notre calendrier. C’était sa manière à lui de rendre hommage à ses deux Grands-Pères qui lui ont tant apporté et qu’il a tellement aimés.
Cette fête commence à entrer dans les mœurs françaises. Elle offre l’occasion de se réunir en famille, de regrouper plusieurs générations. Les petits-enfants peuvent bricoler un cadeau qui témoigne de leur affection. Les Grands-Pères peuvent profiter de cette journée pour raconter des histoires, des aventures qui leur sont arrivées tout au long de leur existence. Ils sont les héros du jour : il convient de les mettre à l’honneur avec tout le respect dû aux anciens.
Aujourd’hui être grand-père signifie beaucoup de choses : on peut être un jeune grand-père sportif, non retraité et bon vivant, comme on peut être un noble patriarche qui approche le siècle d’existence et qui a été un témoin privilégié de l’histoire humaine. Quel que soit leur âge, les Grands-Pères nous sont précieux par leur mémoire. L’histoire de France est de plus en plus occultée par l’éducation nationale, les anciens sont le lien avec un passé de plus en plus ostracisé. Lorsque nos Grands-Pères allaient à l’école, l’apprentissage y était encore empirique. Rares étaient ceux qui sortaient de l’école sans savoir ni lire ni écrire parfaitement. Autant dire qu’ils sont possesseurs de nombreuses histoires qui, aujourd’hui, sont « secrètes » et croustillantes, et que ça peut valoir le coup de les interroger, de leur demander de raconter leur histoire.
Victor Hugo, le grand poète, était aussi un « papi gâteau ». Il a écrit un long recueil ayant pour titre « l’Art d’être grand-père », rempli de tendresse amusée pour ses petits enfants, et de pointes d’humour acidulé à destination des plus grands. Ce qui nous montre bien à quel point être pépé est une histoire sérieuse. D’ailleurs, nous ne résisterons pas à citer la « Chanson d’Ancêtre », qui donne toute leur dimension épique à nos « papinous ».
« Parlons de nos aïeux sous la verte feuillée.
Parlons de nos pères, fils ! — Ils ont rompu leurs fers,
Et vaincu ; leur armure est aujourd’hui rouillée.
Comme il tombe de l’eau d’une éponge mouillée,
De leur âme dans l’ombre il tombait des éclairs,
Comme si dans la foudre on les avait trempées.
Frappez, écoliers,
Avec les épées
Sur les boucliers.
Ils craignaient le vin sombre et les pâles ménades ;
Ils étaient indignés, ces vieux fils de Brennus,
De voir les rois passer fiers sous les colonnades,
Les cortèges des rois étant des promenades
De prêtres, de soldats, de femmes aux seins nus,
D’hymnes et d’encensoirs, et de têtes coupées.
Frappez, écoliers,
Avec les épées
Sur les boucliers.
(...) »
Voilà une chanson que devraient chanter tous les petits-enfants à leur grand-père ce jour-là !