Chaque année, fin mars et fin octobre, nous sommes appelés à avancer ou à reculer nos montres d'une heure. L’heure d’été, système principalement utilisé par la plupart des pays des deux hémisphères, consiste à ajuster l’heure locale officielle en ajoutant une heure au fuseau horaire pour la période allant de fin mars jusqu’au début de l’automne. A l’inverse, l’heure d’hiver permet de gagner une heure de sommeil en plus puisqu’il faut reculer d’une heure montres et pendules.
La France, comme la plupart de ses voisins européens, change deux fois d’heure dans l’année. Le passage à l’heure d’hiver est réalisé la dernière semaine du mois d’octobre tandis que celui de l’heure d’été s’effectue lors de la dernière semaine du mois de mars. Il faut dans le premier cas reculer sa montre d’une heure et pour passer à l’heure d’été, l’avancer d’une heure. Ce passage se fait systématiquement entre 2h et 3 heures du matin.
Depuis 1998, une directive du parlement européen harmonise les dates de passage à l’heure d’hiver et l’heure d’été pour tous les pays membres de l’Union européenne qui ne sont toutefois pas contraints d’adopter le changement d’heure.
Si de nombreux pays de l’hémisphère Nord l’observent, ce n’est pas le cas pour la quasi-totalité de ceux d’Afrique et d’Asie en raison de leur situation géographique proche de l’Équateur.
Le passage à l’heure d’été a initialement été prévu pour réaliser des économies d’énergie en réduisant les besoins d’éclairage. C’est Benjamin Franklin qui en est le précurseur. Le scientifique évoque pour la première fois en 1784 dans le quotidien Le Journal de Paris la possibilité d’un gain d’énergie réalisé en décalant les fuseaux horaires. En avançant l’heure, on bénéficie d’un ensoleillement plus tardif.
L’idée ne sera pourtant reprise qu’en 1916 par l’Allemagne, puis les États-Unis. La plupart des pays européens suivront après la Seconde Guerre mondiale. La France ne passera à l’heure d’été pour la première fois que le 28 mars 1976 à l’occasion du premier choc pétrolier. Dans le cadre de sa politique d’économie énergétique, le pays espère ainsi avec cette mesure réduire les consommations d’électricité en soirée puisqu’il gagne en moyenne 60 minutes de jour supplémentaire le soir.
Pourtant, le changement d’heure est aujourd’hui controversé. D’abord du point de vue énergétique. Le ministère de l’Économie, qui a réalisé une étude conjointement avec EDF et l’Agence de l’environnement et de la maîtrise d’énergie (ADEME), a démontré que les économies d’énergie étaient finalement relativement limitées. De plus, les lampes fluorescentes, les ampoules à basse consommation et l’adaptation de l’éclairage public à la luminosité ambiante ont amélioré l’efficacité du gain énergétique et de ce fait réduit l’intérêt du changement d’heure.
D’un point de vue biologique, le changement d’heure perturbe les rythmes naturels des êtres vivants. Cette perturbation serait même, aux dires des scientifiques, plus importante qu’un décalage horaire lié à un voyage. D’après un sondage SOFRES, la consommation de médicaments et de tranquillisants augmenterait de 19 % au moment de ces changements d’heure. Un constat que confirment les médecins et scientifiques spécialisés en chronobiologie qui ont démontré le lien entre modifications brutales des rythmes biologiques et troubles du sommeil, de l’appétit et de l’humeur, en particulier chez les enfants.
Enfin, côté informatique, cette désynchronisation augmente les risques potentiels de bugs, qui s’ils sont au maximum évités par la création d’une norme ISO, ne sont pas pour autant nuls. Les transporteurs quant à eux préfèrent évitent de programmer des départs lors des changements d’heure entre 2 et 3 heures du matin.